« Les gens vont mourir, si la frontière avec le Niger reste fermée »
Niamey, 21 août 2023 (Lomé Actu) –Depuis le Coup d’État du 26 juillet à Niamey, la frontière de 1 500 kilomètres entre le Niger et le Nigéria a été fermée de part et d’autre, laissant de nombreux habitants des deux pays totalement désœuvrés. Pour ces populations qui vivent ensemble au quotidien, la situation actuelle semble incompréhensible. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a également prononcé des sanctions contre le Niger. Une situation mal vécue dans le nord nigérian, frontalier.
Un défilé incessant de passants fait la navette entre le Niger et le Nigeria. La ville nigérienne de Birni N’Konni, dans la région de Tahoua, est désormais coupée du monde avec la fermeture des frontières. Côté Nigeria, le quotidien est fait de débrouilles Les marchands ont recours aux chemins de brousse clandestins. C’est le retour aux méthodes anciennes.
« Notre seul problème, ce sont les forces de sécurité, râle un conducteur de mule. Il faut les payer pour qu’ils nous laissent passer ». Et l’homme de poursuivre, « les gens vont mourir, si cette frontière reste fermée. Les gens vont mourir ! Il n’y a pas boulot ! Et du matin jusqu’au soir…Je ne mange pas… » Des propos recueillis par les reporters de France 24.
Les responsables de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont bien dit que l’organisation n’entend pas « entrer en guerre contre le Niger ou contre les Nigériens », mais ce message a du mal à passer dans ces villes frontières transformées en villes fantômes.
Il y a aussi ceux qui ne passent pas. Ils sont des centaines de chauffeurs de camions venus du centre du Nigeria, coincés ici. Sans autre recours que l’attente. « On doit acheminer du charbon pour une usine au Niger”. En vain. Comme lui, de nombreux autres camionneurs attendent, avec leur véhicule rempli de marchandises, de part et d’autre de la frontière. Un reportage de Cyril Payen et Catherine Norris Trent.